Raymond Queneau /2

Raymond Queneau /2

8 février 2022 5 Par Félicie Dubois

Raymond Queneau

1903–1976

II

 

 

1942 : Ray­mond Que­neau pub­lie Pier­rot mon ami.[1]

1943 : Ray­mond Que­neau pub­lie Les Ziaux.[2]

Il envoie un exem­plaire à Max Jacob qui lui répond aussitôt :

Bien aimé Raymond

Je trem­ble quand le fac­teur apporte / Un livre de vers à ma porte / Oh ! Les poèmes de clo­porte / de faux-cols et imi­ta­teurs / des plus mod­ernes explo­rateurs ! / Côté Rim­baud ou côté pile ? / et de quel côté la béquille ? / Non ! Laforgue n’a plus la cote / Hugo ? fi sur sa redin­gote ! / On n’est pas trop Apol­li­naire / On est surtout Vocab­u­laire / L’essen­tiel est d’être aver­ti / Il y a aus­si l’genre con­ver­ti / On ne porte plus l’in­ver­ti / Mais quand je vois ta sig­na­ture / Sur le titre et la cou­ver­ture / Je dis “Chic !” et puis je lâche tout / Let­tres, pein­ture en amadou / Rav­i­tail­lage où j’me dévoue / Prose, vers et patenôtres / Vite un fau­teuil et le ver­rou ! / Dans Ray­mond Que­neau je me vautre. [3]

 

1944 : Ray­mond Que­neau pub­lie Loin de Rueil.[4]

Il col­la­bore au pre­mier numéro de L’Éternelle revue, créée dans la clan­des­tinité par Paul Élu­ard, au som­maire de laque­lle se trou­vent des textes de René-Guy Cadou, Michel Leiris, Jean Paul­han, Jean Tardieu, Eugène Guille­vic, Jacques Prévert, Jean-Paul Sartre, Max Jacob.

Max Jacob meurt le 5 mars 1944 au camp de Drancy.

Ray­mond Que­neau écrit : Quelques-uns sont allés jusqu’à employ­er le mot « mar­tyr » à pro­pos de la fin de Max Jacob. Il me sem­ble qu’on peut le dire non seule­ment à cause de sa mort mais aus­si à cause de sa vie entière. Mar­tyr, c’est être témoin. Max fut un témoin de la poésie, un témoin aus­si de sa reli­gion. On ne le prit pas tou­jours au sérieux (il s’y prê­tait d’ailleurs — par humil­ité ? par nég­li­gence ?) Il fut un mécon­nu, mécon­nu par ses pairs les poètes eux-mêmes, il faut bien le recon­naître qui, pour la plu­part, l’exclurent du nom­bre des grands. Il fut aus­si mécon­nu par ses core­li­gion­naires (j’entends les catholiques) qui ne virent en lui qui le pécheur, le fan­tasque, l’inconséquent. Seuls le prirent au sérieux des per­sé­cu­teurs qui, le replaçant par­mi ses autres core­li­gion­naires, lui don­nèrent enfin — et hélas — la palme qu’il méri­tait, la palme réelle du mar­tyr et du témoin véri­ta­ble.[5]

 

Pierre tombale de Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire ©FD, 2021

 

La vérité ! comme si tu savais cexé 

À Saint-Ger­main-des-Prés, Ray­mond Que­neau se lie d’amitié avec Boris Vian[6] qui l’incite à écrire un roman sous pseu­do afin de gag­n­er un peu d’argent (lequel manque cru­elle­ment). Ce sera : On est tou­jours trop bon avec les femmes[7], pub­lié sous le nom de Sal­ly Mara aux Édi­tions du Scor­pi­on, la mai­son où Boris vient de sor­tir J’irai cracher sur vos tombes sous le pseu­do­nyme de Ver­non Sullivan.

 

Boris Vian & Ray­mond Que­neau, D.R.

 

En 1947, Ray­mond Que­neau pub­lie Exer­ci­ces de style aux édi­tions Gal­li­mard (une his­toire courte & inof­fen­sive racon­tée 99 fois de façons différentes).

Con­tre toute attente, l’œuvre-laboratoire est un succès.

 

 

Ray­mond Que­neau pré­face son roman préféré de Gus­tave Flaubert — Bou­vard et Pécuchet — puis Mous­tiques, de William Faulkn­er. Il écrit ces mots sans lesquels “Les Mémorables” n’au­raient aucune rai­son d’être : Le rap­port de l’homme à l’œu­vre, quoi qu’on en pense dans un esprit clas­sique, ce n’est pas une recherche mépris­able ; et ça tran­scende l’anec­dote. L’écrivain, même crevé, est-il un tel néant que l’œu­vre puisse s’in­scrire dans la “cul­ture” humaine sans sa sig­ni­fi­ca­tion orig­inelle d’œu­vre DE quelqu’un ?

Textes repris dans le recueil Bâtons, chiffres et let­tres[8] où l’on trou­ve, entre autres pépites, une étude con­sacrée à James Joyce et un hom­mage à Jacques Prévert.

 

Le 20 juil­let 1948, Ray­mond Que­neau accueille Duke Elling­ton à Saint-Ger­main-des ‑Prés.

La même année, il entre à la Société math­é­ma­tique de France.

 

« Le 15 juin 1949 — racon­te Que­neau à la radio — j’ai reçu une let­tre de Juli­ette Gré­co m’apprenant que Kos­ma avait mis en musique un de mes poèmes inti­t­ulé C’est bien con­nu et qu’elle avait l’intention de chanter cette chan­son pour la réou­ver­ture du Bœuf sur le Toit. C’était Sartre, ajoutait-elle, qui lui avait con­seil­lé ce choix. Le titre depuis a changé. […] c’est tout sim­ple­ment le pre­mier vers … »[9]

Si tu t’imagines devient la chan­son la plus pop­u­laire de l’année.

 

En 1950, Ray­mond Que­neau voy­age aux États-Unis avec le choré­graphe Roland Petit. Il écrit les chan­sons du bal­let La Cro­queuse de dia­mants.

De retour à Paris, Ray­mond entre au Col­lège de Pat­a­physique (la sci­ence des solu­tions imag­i­naires selon Alfred Jar­ry, son fon­da­teur) comme Grand Con­ser­va­teur de la Pré­po­si­tion de la Cham­bre des Exé­cu­tions discrètes.

 

Ray­mond Que­neau avec son chien Lucky, 1951 (©René­SaintP)

 

L’année suiv­ante, Ray­mond Que­neau est élu à l’Académie Goncourt.

Pour l’occasion, Le Figaro Lit­téraire pub­lie un arti­cle du nou­v­el académichien :

Ce qui me scan­dalise chez les marchands de jour­naux, c’est que l’on peut s’y pro­cur­er des gazettes pour tous les goûts, pour toutes les caté­gories d’hu­man­ité, pour les hommes, pour les femmes, pour les enfants, pour les tri­co­teuses et même pour les sportifs, et qu’il n’y en a pas pour les chiens. Et pour­tant ça m’ar­rive sou­vent d’avoir envie de lui acheter un mag­a­zine à mon chien. J’ai l’im­pres­sion que ça lui ferait plaisir. […] Je regrette vive­ment que mon chien ne puisse par­ticiper à quelques-unes de mes dis­trac­tions, bien qu’il ne soit pas de ma dig­nité de partager la plu­part des siennes. Pour­tant, par exem­ple, nous aimons tous les deux le ciné­ma. Des règle­ments révoltants (et fondés sur quels principes, on se le demande) m’in­ter­dis­ent de le faire pénétr­er dans les salles obscures. Cet ostracisme me cha­grine et je n’ap­pré­cie plus cet art avec la même can­deur qu’autre­fois[10]

 

Ray­mond Que­neau au restau­rant Drouant, 1952

 

En 1952, Ray­mond Que­neau pub­lie Le Dimanche de la vie[11] — inspiré par La Phénoménolo­gie de l’esprit d’Hegel — où l’on fait con­nais­sance avec le sol­dat Valentin Brû qui ne pense jamais à rien, sauf, par­fois, à la bataille d’Iéna. Les per­son­nages de ce roman étant réels, toute ressem­blance avec des indi­vidus imag­i­naires serait for­tu­ite — prévient l’auteur.

Au print­emps, Ray­mond Que­neau est mem­bre du jury au Fes­ti­val de Cannes.

 

Jean-Marie, Ray­mond, Sartre, Beau­voir, Janine (1952)

 

Chinoche & chinophilie

En 1954, Ray­mond Que­neau par­ticipe au cen­te­naire d’Alphonse Allais à Hon­fleur.

La même année, il écrit les dia­logues du film Mon­sieur Ripois, de René Clément.

Chez Gal­li­mard, Gas­ton lui con­fie la direc­tion édi­to­ri­ale de l’Encyclopédie de La Pléi­ade, une col­lec­tion qui reprend la présen­ta­tion de la Bib­lio­thèque du même nom : in-16 couronne sur papi­er bible, reliés en peau sou­ple avec fers spé­ci­aux. L’Encyclopédie comptera 49 vol­umes, dont le dernier sera pub­lié en 1991 (quinze ans après la mort de Raymond).

 

En 1955, Que­neau par­ticipe au dou­blage en français de La Stra­da, de Fed­eri­co Felli­ni ; puis il part au Mex­ique sur le tour­nage du nou­veau film de Luis Buñel, dont il a écrit les dia­logues — La mort en ce jardin avec Simone Sig­noret et Michel Piccoli.

 

Ray­mond Que­neau par Robert Dois­neau, 1956

 

En 1956, Ray­mond Que­neau par­ticipe au dou­blage en français de Sourires d’une nuit d’été d’Ingmar Bergman.

En 1957, Ray­mond Que­neau par­ticipe au dou­blage en français d’Amère vic­toire, de Nicholas Ray.

L’année suiv­ante, il tra­vaille avec Alain Resnais sur le doc­u­men­taire Le Chant du styrène — une ode à la matière plas­tique com­mandée par les usines Péchiney qui le refuseront, in fine, trop abscons.

Ici nous vous l’offrons :

 

Queneau tout zazimute

En 1959, Ray­mond Que­neau pub­lie Zazie dans le métro.[12] C’est un immense suc­cès populaire.

Le roman sera adap­té au ciné­ma l’année suiv­ante par Louis Malle (avec, entre autres, Cather­ine Demon­geot dans le rôle de Zazie et Philippe Noiret dans celui de son oncle, Gabriel.)

 

 

L’OULIPO

L’OuLiPo est né en sep­tem­bre 1960 à Cerisy-la-Salle[13] au cours d’une décade con­sacrée à Ray­mond Que­neau inti­t­ulée « Nou­velle Défense et Illus­tra­tion de la langue française ».

François Le Lion­nais[14] & Ray­mond Que­neau en sont les pères fondateurs.

 

Réu­nion de l’Oulipo, mar­di 23 sep­tem­bre 1975. Assis de g. à d. : Ita­lo Calvi­no, Har­ry, François Le Lion­nais, Ray­mond Que­neau, Jean Que­val, Claude Berge Debout de g. à d. : Paul Four­nel, Michèle Métail, Luc Eti­enne, Georges Perec, Mar­cel Ben­abou, Paul, Jean Les­cure, Jacques Duchateau ©BNF-Arse­nal

 

Qu’est-ce que Ou ? Qu’est-ce que Li ? Qu’est-ce que Po ?

Ou, c’est Ouvroir, un ate­lier où l’on œuvre. Pour fab­ri­quer quoi ? De la Li.

Li, c’est Lit­téra­ture, ce qu’on lit et ce que l’on rature. Quelle sorte de Li ? La LiPo.

Po sig­ni­fie Poten­tielle. De la lit­téra­ture en quan­tité illim­itée, poten­tielle­ment pro­ductible jusqu’à la nuit des temps. Com­ment ? En inven­tant des con­traintes : lipogrammes – dont Georges Perec est le maître avec son roman La Dis­pari­tion entière­ment écrit sans la let­tre « e » — ana­grammes, palin­dromes, et autres exer­ci­ces de style.

Un écrivain oulip­i­en est un rat qui con­stru­it lui-même le labyrinthe dont il se pro­pose de sor­tir, dis­ait Ray­mond. L’entrave est un stimulant.

Qui sont les Oulip­i­ens ? Par ordre alphabé­tique (liste non exhaus­tive) : Noël Arnaud, André Blavier, Ita­lo Calvi­no (nous y revien­drons), François Caradec, Mar­cel Duchamp, Paul Four­nel, Anne Gar­ré­ta, Jacques Jou­et, François Le Lion­nais, Jean Les­cure, Hervé Le Tel­li­er, Georges Perec (nous y revien­drons), Ray­mond Que­neau (nous y sommes), Jean Que­val, Jacques Roubaud … [15]

 

Cent mille mil­liards de poèmes …/…

 

En 1961, Ray­mond Que­neau pub­lie le pre­mier ouvrage oulip­i­en : Cent mille mil­liards de poèmes[[16] — dix son­nets, cha­cun de qua­torze vers.

Pour com­pos­er un nou­veau son­net, le lecteur peut choisir n’importe quel pre­mier vers d’un des dix son­nets de base.

Puis le faire suiv­re de n’importe quel sec­ond vers, puis de n’importe quel troisième, etc. On a dix choix pour le pre­mier vers et, pour cha­cun, dix choix de sec­ond vers : ce qui donne 10x10=100 pos­si­bil­ités. Avec le troisième vers, on a 1000 choix pos­si­bles ; ensuite 10 000, 100 000, enfin cent mille mil­liards avec le qua­torz­ième et dernier vers.

Bien sûr, les rimes et les struc­tures syn­tax­iques sont tou­jours compatibles.

 

 

En 1965, Ray­mond Que­neau pub­lie Les Fleurs bleues[17] — un roman philosophique inspiré par le Tao — puis Le Chien à la man­do­line, tou­jours chez Gallimard.

Le 29 sep­tem­bre, il est invité à l’émis­sion de télévi­sion “Lec­ture pour tous” de Pierre Dumayet (Cf ci-dessus).

Le 28 novem­bre, Ray­mond perd sa chi­enne Aïda (laque­lle avait suc­cédé à Lucky).

Il prend une con­ces­sion au cimetière des chiens d’Asnières.

 

Le 1er octo­bre 1966, Ray­mond Que­neau assiste à l’enterrement d’André Breton.

Le 13 décem­bre, il con­tre­signe le man­i­feste des 1789 con­tre l’interdiction du film La Religieuse de Jacques Rivette.

 

1968 : Ray­mond Que­neau entre dans le dic­tio­n­naire Larousse.

1970 : Ray­mond Que­neau quitte l’Académie Goncourt.

 

18 juil­let 1972 : mort de Janine.

Ray­mond en est très affec­té, sa san­té décline.

 

Ray­mond & Jean-Marie Que­neau avec un “quien” — totem paternel

 

Le nom de Que­neau vient du patois nor­mand quien = chien.

J’aime tous les chiens, les cabots, les clebs, les clébards, les oua­houahs, les toutous, les cadors. Je me sens un mem­bre hon­o­raire de leur république.[18]

Ray­mond s’intéresse à la gente canine jusqu’à lui con­sacr­er une étude linguistique :

Au point de vue phoné­tique, le lan­gage chien com­porte deux con­sonnes (B et H), deux semi-voyelles (Y et W), et deux voyelles (A et O) ; du moins si l’on s’en tient à la tran­scrip­tion …[19]

En 1973 Ray­mond Que­neau devient mem­bre hon­o­raire de la Société Pro­tec­trice des Ani­maux (SPA).

Depuis le décès de Janine, Ray­mond & Taï-Taï (laque­lle a suc­cédé à Aïda) sont inséparables.

« C’était une petite per­son­ne très fière, qui n’aimait pas que n’importe qui la soulève et la prenne dans ses bras — se sou­vient Roger Gre­nier. Je crois bien que, pour ne pas quit­ter Taï-Taï, Ray­mond Que­neau a retardé son entrée à l’hôpital et que cela a hâté sa mort. »[20]

 

Le 25 octo­bre 1976 : Ray­mond Que­neau meurt d’un can­cer des poumons à Neuilly-sur-Seine.

On l’enterre au cimetière ancien de Juvisy-sur-Orge, dans l’Essonne.

 

On enterre les chiens on enterre les chats

On enterre les chevaux on enterre les hommes

On enterre l’espoir on enterre la vie

On enterre l’amour — les amours

On enterre les amours — l’amour

On enterre en silence le silence

On enterre en paix — la paix

La paix — la paix la plus profonde

Sous une couche de petits graviers multicolores

De coquilles Saint-Jacques et de fleurs multicolores

 

Il y a une tombe pour tout

À con­di­tion d’attendre

Il fait nuit il fait jour

À con­di­tion d’attendre

 

La Seine descend vers la mer

L’île immo­bile ne descend pas

La Seine remon­tera vers sa source

À con­di­tion d’attendre

Et l’île nav­iguera vers le Havre de Grâce

À con­di­tion d’attendre

 

On enterre les chiens on enterre les chats

Deux espèces qui ne s’aiment pas[21]

 

Ray­mond Que­neau, un Nor­mand bien parisien

 

« Le monde est absurde et l’œuvre lit­téraire n’est qu’un exer­ci­ce de style, telle pour­rait alors être résumée en une for­mule la posi­tion lit­téraire de Que­neau, amené par son scep­ti­cisme et sa croy­ance en l’absurdité du monde à écrire une œuvre gra­tu­ite. »[22]

 

« Cette philoso­phie com­porte une éthique et une sagesse que l’on pour­rait for­muler ain­si : il faut accepter la vie, mal­gré son absur­dité appar­ente, car elle est sans doute liée à une loi de l’univers, à des struc­tures qui comme celles des math­é­ma­tiques appar­ti­en­nent à un ensem­ble dont nous ne con­nais­sons pas tous les aspects mais auquel nous appartenons. »[23]

 

Vous com­prenez la philoso­phie, elle a fait deux grandes fautes ; deux grands oub­lis ; d’abord elle a oublié d’étudier les dif­férents modes d’être, pri­mo ; et c’est pas un mince oubli. Mais ça encore c’est rien ; elle a oublié c’qu’est le plus impor­tant, les dif­férents modes de ne pas être. Ain­si une motte de beurre, j’prends l’premier truc qui m’passe par l’idée, une motte de beurre par exem­ple, ça n’est ni un car­a­van­sérail, ni une fourchette, ni une falaise, ni un édredon.  […] Y en a encore un autre mode de ne pas être : par exem­ple, la motte de beurre qu’est pas sur cette table, n’est pas. C’est un degré plus fort. Entre les deux, y a le ne-plus-être et le pas-encore-avoir-été. […] De telle sorte qu’on peut dire que cette motte de beurre est plongée jusque par-dessus la tête dans l’infinité du non­nête, et finale­ment ce qui paraît le plus impor­tant, ce n’est pas l’être, mais le non­nête. […] Voilà. Avec ça, on peut aller loin, allez. Car rien n’existe. Il n’y a rien. Moi-même, je ne suis pas.[24]

 

©Féli­cie Dubois, févri­er 2022


[1] Ray­mond Que­neau, Pier­rot mon ami (Gal­li­mard, 1942).

[2] Ray­mond Que­neau, Les Ziaux (Gal­li­mard, 1943).

[3] Max Jacob à Ray­mond Que­neau — IN : Ray­mond Que­neau (Cahi­er de L’H­erne, 1975).

[4] Ray­mond Que­neau, Loin de Rueil (Gal­li­mard, 1944).

[5] Ray­mond Que­neau, “Hom­mage à Max Jacob” in : Max Jacob. C’é­tait il y a trente ans (Les Amis de Max Jacob, 1974).

[6] Boris Vian (1920, Ville d’Avray — 1959, Paris) écrivain zazou, trompet­tiste & pataphysicien.

[7] On est tou­jours trop bon avec les femmes sera adap­té au ciné­ma par Mar­cel Jul­lian en 1971.

[8] Ray­mond Que­neau, Bâtons, chiffres et let­tres (Gal­li­mard, 1965).

[9] Émis­sion de Jean Chou­quet, Club d’essai (RTF, 1953).

[10] Ray­mond Que­neau, Pour mon chien (Le Figaro Lit­téraire, 17 mars 1951).

[11] Ray­mond Que­neau, Le dimanche de la vie (Gal­li­mard, 1952).

[12] Ray­mond Que­neau, Zazie dans le métro (Gal­li­mard, 1959).

[13] Cerisy-la-Salle est une com­mune nor­mande située dans le départe­ment de La Manche, arrondisse­ment de Coutances. Depuis 1952, son château du XVI­Ième siè­cle accueille des man­i­fes­ta­tions cul­turelles héri­tières des « Décades de Pon­tigny » (en Bour­gogne). En soix­ante-dix ans, près de huit cents col­lo­ques se sont tenus à Cerisy, dont celui organ­isé par Isabelle Grell & Arnaud Genon inti­t­ulé “Culture(s) et autofiction(s)” auquel j’ai eu le bon­heur d’assister en juil­let 2012 Cf. http://www.autofiction.org/index.php?category/Accueil

[14] François Le Lion­nais (1901, Paris — 1984, Boulogne-Bil­lan­court) chimiste & math­é­mati­cien & granta­mi de Mar­cel Duchamp.

[15] La « famille Que­nouil­lard » se réu­nit tous les mois depuis plus de soix­ante ans Cf. https://www.oulipo.net/

[16] Ray­mond Que­neau, Cent mille mil­liards de poèmes (Gal­li­mard, 1961).

[17] Ray­mond Que­neau, Les Fleurs bleues (Gal­li­mard, 1965).

[18] Cité par Jacques Jou­et, op.cit.

[19] Ray­mond Que­neau, De quelques lan­gages ani­maux imag­i­naires et notam­ment du lan­gage chien dans « Sylvie et Bruno » (un roman de Lewis Car­roll) — édi­tions de L’Herne (1975) ; texte repris dans Con­tes et pro­pos (Gal­li­mard, 1981).

[20] Roger Gre­nier Les larmes d’Ulysse (col­lec­tion « L’un et l’autre », Gal­li­mard, 1998).

[21] Ray­mond Que­neau, Les chiens d’Asnières — in : Les Ziaux (Gal­li­mard, 1943).

[22] Andrée Bergens, direc­trice du Cahi­er de L’Herne con­sacré à Ray­mond Que­neau en 1975.

[23] Anne Clanci­er, À la recherche d’une ascèse / Esquisse d’une philoso­phie de Ray­mond Que­neau (Cahi­er de L’Herne, 1975).

[24] Ray­mond Que­neau, Le Chien­dent (Gal­li­mard, 1933).

 

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