Maurice Leblanc 1864–1941

Maurice Leblanc 1864–1941

13 décembre 2022 7 Par Félicie Dubois

Maurice Leblanc

1864 ­— 1941

 

Marie Émile Mau­rice Leblanc est né à Rouen le 11 décem­bre 1864 dans une famille bour­geoise de la Seine-Inférieure. Son père, Émile, est arma­teur ; sa mère, Blanche, est issue d’une riche lignée de fila­teurs. Il a deux sœurs, dont Geor­gette, la cadette, sa com­plice, tragé­di­enne & cantatrice.

Mau­rice Leblanc est mort le 5 novem­bre 1941 (une semaine après Geor­gette), vain­cu par sa créa­ture lit­téraire : Arsène Lupin — lequel, à ce jour, est tou­jours vivant.

 

Au pays de Madame Bovary

 

Le 11 décem­bre 1864, Achille Flaubert, frère aîné de Gus­tave & médecin de la famille Leblanc, met au monde le petit Mau­rice à l’Hôtel-Dieu de Rouen — cap­i­tale de la Normandie.

 

Blanche et Émile Leblanc, D.R.

 

Mau­rice a une sœur aînée, Jehanne (1863 – 1945) ; il aura une sœur cadette, Geor­gette (1869 – 1941).

 

Jehanne, Geor­gette et Mau­rice Leblanc (vers 1874) D.R.

 

En 1875, Mau­rice Leblanc, 11 ans, fait son entrée en 6e au lycée Pierre-Corneille de Rouen. Il passe ses vacances chez un oncle mater­nel (Achille Grand­champ), au pied des ruines de l’abbaye de Jumièges, dans une mai­son de brique qui abrite aujourd’hui la poste et l’office de tourisme.

 

©Féli­cieDubois 2022

 

En 1876, Mau­rice Leblanc fait sa pre­mière com­mu­nion à l’église Saint-Godard de Rouen.

L’enfant chem­ine à bicy­clette en pays cau­chois sur les traces de Mau­pas­sant[1] qu’il aime encore plus que Flaubert.

Le 8 mai 1880, Gus­tave Flaubert meurt à Crois­set à l’âge de 58 ans.

 

Mau­rice Leblanc en 1880 (il a 16 ans) D.R.

 

En 1881, Mau­rice Leblanc obtient d’excellents résul­tats à la pre­mière par­tie de son bac­calau­réat ès lettres.

L’année suiv­ante, acca­paré par une liai­son avec une femme mar­iée, il est reçu à la sec­onde par­tie du bac de justesse (CF son roman L’Enthousiasme pub­lié en 1901 aux édi­tions Ollendorff).

En 1883, Mau­rice est mil­i­taire au 11e rég­i­ment d’artillerie de Versailles.

Sa mère, Blanche Leblanc, meurt en 1885. Mau­rice a 21 ans.

 

À Paris

 

En 1888, Mau­rice Leblanc quitte Rouen et ses « vilaines âmes » pour Paris et sa bohème. L’héritage qu’il reçoit de sa mère lui per­met de se con­sacr­er à lui-même.

Le jeune homme est alors un « dilet­tante en quête d’émotions »[2].

 

Hen­ri de Toulouse-Lautrec (car­ton, vers 1888) D.R.

 

Mau­rice Leblanc s’installe à Mont­martre (6 rue de Calais) avec Marie Ernes­tine Lalanne (récem­ment divor­cée) ; fréquente le cabaret du Chat Noir où il ren­con­tre son com­pa­tri­ote Alphonse Allais, de dix ans son aîné.

 

Théophile Alexan­dre Steinlen, “Chats et lunes” (détail, 1885) D.R.

 

Le 10 jan­vi­er 1889, Mau­rice Leblanc épouse Marie Ernes­tine Lalanne (riche­ment dotée). Ils emmé­na­gent dans un immeu­ble cos­su des Batig­nolles (18 rue Clapeyron).

Le 18 août, Jean-Marie-Math­ias-Philippe-Auguste, comte de Vil­liers de L’Isle-Adam, meurt à Paris à l’âge de 50 ans.

 

Georges Redon (lith­o­gra­phie, 1897) D.R.

 

Le 28 novem­bre 1889, Marie-Louise Leblanc naît à Nice, sur la Côte d’Azur, où ses par­ents passent l’hiver. L’été suiv­ant, ils sont tous les trois à Vau­cottes, sur la Côte d’Albâtre, vil­la Marie-Louise, pro­priété famil­iale des Lalanne. Mau­rice se promène à bicy­clette, dans l’espoir d’apercevoir son maître, aux envi­rons de « La Guil­lette ».[3]

 

Toulouse-Lautrec (affiche, 1896) D.R.

 

La bicy­clette à deux roues de même dimen­sion a rem­placé le vélocipède acro­ba­tique & casse-gueule ; équipée du pneu Miche­lin avec cham­bre à air, la « petite reine » rem­porte un suc­cès fou. En France, à l’époque dite Belle (1889–1914), on compte 1 mil­lion de vélos et 300 vélo­dromes — dont, à Paris, le Parc des Princes (1897) et le Vélo­drome d’Hiver (1909).

 

Mau­rice Leblanc en 1890, D.R.

 

En mars 1890, Mau­rice Leblanc pub­lie son pre­mier texte dans la Revue Illus­trée  — Le sauve­tage, un con­te qui se déroule (déjà) à Étretat.

Le 22 avril 1891, Geor­gette Leblanc épouse Juan Min­ue­sa dont elle se sépare bien­tôt pour s’installer à Paris avenue Vic­tor Hugo.

 

Une femme

 

En 1892, Mau­rice Leblanc entre à la rédac­tion du Gil Blas — illus­tré heb­do­madaire fameux pour avoir pub­lié Auguste Vil­liers de l’Isle-Adam, Émile Zola, Octave Mir­beau, Guy de Maupassant …

 

Cou­ver­ture du Gil Blas (Steinlen, 8 octo­bre 1893)

 

À l’automne 1893, Mau­rice Leblanc pub­lie son pre­mier roman — Une femme[4] — ini­tiale­ment paru en feuil­leton dans le Gil Blas. Léon Bloy lui écrit : « C’est du Mau­pas­sant si on veut, mais alors du Mau­pas­sant très supérieur, du Mau­pas­sant au bord des gouf­fres, insuf­flé par le plus âpre Flaubert. » Jules Renard enchérit : « Vous appellerais-je “digne héri­ti­er de Mau­pas­sant” ? Non, parce que vous êtes un écrivain per­son­nel et que cette métaphore a un peu vieil­li, mais, oui, parce que Mau­pas­sant avait bien du tal­ent quoiqu’en dise Goncourt, et qu’être son héri­ti­er c’est être riche. »

Le 6 juil­let, Guy de Mau­pas­sant était mort à Paris à l’âge de 42 ans.

La même année 93, Geor­gette est engagée comme chanteuse lyrique à l’Opéra-Comique. Elle fraie avec les Rose-Croix & le Sâr Peladan … s’adonne à la poésie sym­bol­iste de Mau­rice Maeter­linck[5].

 

Geor­gette Leblanc vers 1900

 

En 1894, Mau­rice Leblanc pub­lie un recueil inti­t­ulé Ceux qui souf­frent[6]

En 1895, Mau­rice et Marie Ernes­tine se sépar­ent. L’écrivain s’installe quarti­er des Ternes (10 bis rue Pic­ci­ni). Il pub­lie L’Œuvre de mort, roman, chez Ollendorff.

 

Mau­rice Leblanc rue Pic­ci­ni, D.R.

 

En 1896, Geor­gette signe un con­trat avec le Théâtre de la Mon­naie de Brux­elles. Présen­tée à Maeter­linck, elle plait à celui qu’elle admire. Leur rela­tion dur­era vingt-trois ans.

 

Geor­gette et Maeter­linck, vers 1911, D.R.

 

La même année 96, Mau­rice Leblanc entre au comité de l’Artis­tic Cycle Club où il ren­con­tre le jour­nal­iste Pierre Lafitte (1872, Bor­deaux – 1938, Paris).

 

Mau­rice Leblanc en 1896

 

En 1897, à l’occasion d’un séjour à Nice avec Geor­gette — le frère & la sœur ont l’habitude de voy­ager ensem­ble — Mau­rice tombe amoureux de Mar­guerite Wormser (en instance de divorce) qu’il épousera en sec­on­des noces, après moult péripéties, le 31 jan­vi­er 1906.

 

Illus­tra­tion de Lucien Métivet pour “Voici des ailes !” D.R.

 

En décem­bre 1897, le Gil Blas fait paraître en feuil­leton Voici des ailes ! — un roman de Mau­rice Leblanc con­sacré à la bicyclette.

En cette fin de siè­cle où la vieille société s’écroule, l’homme cherche à se man­i­fester en efforts indi­vidu­els — écrit Mau­rice — l’énergie de cha­cun rem­place l’absolutisme des foules. La bicy­clette con­tient le germe des plus nobles ini­tia­tives et développe les plus solides qual­ités per­son­nelles. Ne remar­quez-vous pas d’ailleurs que son appari­tion coïn­cide avec la nais­sance des doc­trines anar­chistes ? Un jour vien­dra, le lende­main du grand soir, où la pro­priété de cha­cun sera réduite à l’unique bicy­clette source de toute joie, de toute san­té, de toute ardeur, de toute jeunesse. La bicy­clette, com­pagne fidèle de l’homme.

 

 

Geor­gette et Maeter­linck emmé­na­gent vil­la Dupont, dans le XVIe arrondisse­ment de Paris (rue Per­golèse). On y croise Auguste Rodin, Ana­tole France, Jules Renard, Oscar Wilde, Mau­rice Bar­rès, Stéphane Mal­lar­mé, Jules Massenet …

Mau­rice Leblanc pub­lie Les lèvres jointes chez Ollen­dorff. Le recueil passe inaperçu.  Mau­rice souf­fre de l’estomac. Il s’installe à son tour vil­la Dupont tan­dis que Geor­gette et Maeter­linck démé­na­gent rue Raynouard.

 

Alfons Mucha (affiche, 1898) D.R.

 

Le 29 octo­bre 1900, Mau­rice Leblanc entre à la SGDL.[7]

Mais le grand événe­ment de l’année (sans blague ?) c’est l’Exposition Uni­verselle de Paris (cinquième du nom).[8]

Après celle de 1889 qui dota la cap­i­tale d’une Tour Eif­fel ini­tiale­ment vouée à la démo­li­tion, l’Exposition Uni­verselle de 1900 don­nera aux Parisiens le Grand & le Petit Palais, la Gare des Invalides & la Gare d’Orsay, ain­si que la pre­mière ligne du métropolitain.

 

Expo de 1900, Porte mon­u­men­tale de la place de la Con­corde (archi­tecte Binet) D.R.

 

Vit­rines de la Révo­lu­tion Indus­trielle du XIXème siè­cle en Europe, les expo­si­tions uni­verselles dont Paris se fait une spé­cial­ité con­tribuent à « la foi uni­verselle dans un pro­grès linéaire des Sociétés par les moyens de la tech­nique, de l’industrie et du com­merce, en ver­tu d’un pos­tu­lat deux fois opti­miste sur l’Occident et sur la nature humaine. »[9]

L’Exposition de 1900 est placée sous le signe de l’électricité — « sym­bole du siè­cle qui s’ouvre, énergie pro­pre, mani­able, féérique, s’opposant au noir char­bon qu’il faut extraire des entrailles de la Terre et qui représente le siè­cle qui s’achève. »[10]

L’attraction vedette est un trot­toir roulant posé sur un via­duc à 7 mètres du sol pour ne pas gên­er la cir­cu­la­tion des voitures hip­po­mo­biles, d’un ou plusieurs chevaux (selon qu’il s’agit d’un tilbury, d’un lan­dau, d’une calèche, d’un coupé ou d’une berline).

Le bruit con­tinu insup­porte les riverains ; un con­seiller munic­i­pal s’en fait l’écho : il s’appelle Arsène Lopin. (J’dis ça, j’dis rien.)

 

Trot­toir roulant (à deux vitesses)

 

En 1901, Mau­rice Leblanc pub­lie L’Enthousiasme chez Ollen­dorff. Le roman auto­bi­ographique auquel tenait tant son auteur n’a aucun suc­cès. Mau­rice souf­fre de gas­trique chronique.

Le 12 août 1902 : nais­sance de Claude, fils de Mau­rice & Mar­guerite Leblanc.

 

Mar­guerite, Mau­rice et Claude Leblanc, D.R.

 

Maeter­linck et Debussy se fâchent, le sec­ond ayant préféré la sopra­no améri­caine Mary Gar­den à Geor­gette Leblanc pour le rôle de Mélisande dans l’opéra tiré de la pièce du pre­mier : Pel­léas et Mélisande.

 

 

En 1904, Mau­rice Leblanc accepte une com­mande du jour­nal L’Auto qu’il inti­t­ule « L’itinéraire Balzac » (un tour com­plet des villes citées dans La Comédie humaine) où l’on peut lire : L’automobile et le revolver sont des instru­ments pro­pres à provo­quer un ver­tige de puis­sance à quiconque les utilise puisque cha­cun d’eux développe une énergie hors de pro­por­tion avec celle néces­sitée par le geste qui la libère.

 

X fois Arsène Lupin

 

Émile Leblanc, père, meurt le 24 jan­vi­er 1905.

Le 15 févri­er, Pierre Lafitte lance le pre­mier numéro de la revue Je sais tout. Il demande à son ami Mau­rice d’inventer un héros pop­u­laire capa­ble de con­cur­rencer le Sher­lock Holmes de Conan Doyle.[11] Mau­rice ne va pas créer un détec­tive de plus, mais un per­son­nage de voleur séduc­teur, ban­dit d’honneur & prestidigitateur.

Le 15 juin, L’Arrestation d’Arsène Lupin est pub­liée dans Je sais tout.

C’est un coup de génie : la mys­ti­fi­ca­tion élaborée par l’auteur fonc­tionne immé­di­ate­ment. Qui par­le ? Qui racon­te cette his­toire ? Lupin, bien sûr ! … on ne le com­prend qu’à la fin. Le lecteur est berné, emballé.

L’étrange voy­age ! Il avait si bien com­mencé, cepen­dant. Pour ma part, je n’en fis jamais qui s’annonçât sous de plus heureux hos­pices. La Provence est un transat­lan­tique rapi­de, con­fort­able, com­mandé par le plus affa­ble des hommes. La société la plus choisie s’y trou­vait réu­nie. Des rela­tions se for­maient, des diver­tisse­ments s’organisaient. Nous avions cette impres­sion exquise d’être séparés du monde, réduits à nous-mêmes comme sur une île incon­nue, oblig­és, par con­séquent, de nous rap­procher les uns des autres. 

Et nous nous rap­pro­chions.[12]

Mau­rice Leblanc l’ignore encore : il ne sera pas le nou­veau Mau­pas­sant, mais l’historiographe d’un per­son­nage imag­i­naire, arché­type du dandy de la Belle Époque. C’est ain­si qu’un soir d’hiver, Arsène Lupin me racon­ta l’histoire de son arresta­tion. […] Son por­trait ? Com­ment pour­rais-je le faire ? Vingt fois j’ai vu Arsène Lupin, et vingt fois c’est un être dif­férent qui m’est apparu. Ou plutôt, le même être dont vingt miroirs m’auraient ren­voyé autant d’images défor­mées. […] « Moi-même, me dit-il, je ne sais plus bien qui je suis. »[13]

 

Jean Fran­cis Auburtin, “Étre­tat” (vers 1900) D.R.

 

À l’époque dite Belle, la bour­geoisie parisi­enne invente la rési­dence sec­ondaire. On y passe l’été, en Nor­mandie, sur la côte fleurie ou sur la côte d’albâtre. Le reste du temps, les demeures aban­don­nées sont les proies d’un nou­veau genre de ban­dit : le cambrioleur.

Le 10 juin 1907, Lafitte fait paraître un recueil de nou­velles inti­t­ulé Arsène Lupin, gen­tle­man cam­bri­oleur. Fin juil­let, 11 000 exem­plaires ont été vendus.

 

Cou­ver­ture du Livre de Poche (1964)

 

Geor­gette et Maeter­linck ont investi l’abbaye de Saint-Wan­drille désertée par ses moines béné­dictins depuis la loi de 1901 inter­dis­ant les con­gré­ga­tions religieuses. Geor­gette s’y pro­duit dans des représen­ta­tions des œuvres de Maeter­linck et de Shakespeare.

 

Une page des “Sou­venirs” de Geor­gette Leblanc, D.R.

 

En 1908, la « pièce poli­cière à grand spec­ta­cle » Arsène Lupin (trans­posée au théâtre, en 4 actes par MM. Vic­tor Dar­lay & Hen­ry de Gorsse) fait les beaux soirs de l’Athénée (avec André Brulé dans le rôle d’Arsène Lupin).

 

AL à l’Athénée avec ML, André Brulé, Fran­cis de Crois­set (col­lab­o­ra­teur de ML)

 

En 1909, Mau­rice Leblanc pub­lie L’Aiguille creuse chez Lafitte.

Un roy­aume invis­i­ble au sein des eaux et à dix brass­es de la terre. Une forter­esse ignorée, plus haute que les tours de Notre-Dame, c’est l’asile et c’est aus­si la for­mi­da­ble cachette de tous les tré­sors des rois, grossi de siè­cle en siè­cle, tout l’or de France, tout ce qu’on extrait du peu­ple, tout ce qu’on arrache au clergé, tout le butin ramassé sur les champs de bataille de l’Europe, c’est dans la cav­erne royale qu’on l’entasse […] L’aiguille d’Étretat est creuse ! Phénomène naturel ? Exca­va­tion pro­duite par des cat­a­clysmes intérieurs ou par l’effort insen­si­ble de la mer qui bouil­lonne, de la pluie qui s’infiltre ? Ou bien œuvre surhu­maine, exé­cutée par des humains, Celtes, Gaulois, hommes préhis­toriques ? Ques­tions insol­ubles sans doute. Et qu’importait ? L’essentiel résidait en ceci : l’aiguille était creuse. À quar­ante ou cinquante mètres de cette arche imposante qu’on appelle la porte d’Aval et qui s’élance du haut de la falaise, ain­si que la branche colos­sale d’un arbre, pour pren­dre racine dans les rocs sous-marins, s’érige un cône cal­caire démesuré, et ce cône n’est qu’un bon­net d’écorce pointu posé sur du vide ![14]

 

Étre­tat, L’Aiguille et la porte d’Aval (carte postale, vers 1900)

 

« Oui, bien sûr, l’aiguille est creuse. D’abord parce que si elle n’était pas creuse, Arsène Lupin n’existerait pas. Or comme l’existence d’Arsène Lupin est avérée, il est évi­dent, par pur syl­lo­gisme, que l’aiguille est creuse » con­firme aujourd’hui l’écrivain Didi­er Blonde.[15]

 

Cou­ver­ture de 1914

 

Mars 1910, pub­li­ca­tion en feuil­leton de 813 dans Le Jour­nal. Le roman paraît en juin chez Lafitte. Le 28 octo­bre, Arsène Lupin revient au théâtre du Châtelet dans Arsène Lupin con­tre Her­lock Sholmès.

 

 

En 1911, Mau­rice & Mar­guerite s’installent dans un hôtel par­ti­c­uli­er de la vil­la Her­ran (qui donne sur la rue de la Pompe). Geor­gette tri­om­phe au théâtre Réjane dans L’Oiseau bleu de Maeter­linck (lequel rem­porte le prix Nobel de Littérature).

En 1912, Mau­rice Leblanc pub­lie Le Bou­chon de cristal ; puis, tou­jours chez Lafitte, Les Con­fi­dences d’Arsène Lupin.

En 1913, Mau­rice Leblanc signe un con­trat avec le stu­dio de ciné­ma Éclair-Menchen. Le film Arsène Lupin con­tre Gan­i­mard est présen­té à Paris en décembre.

En 1914, Arsène Lupin, gen­tle­man cam­bri­oleur paraît dans une col­lec­tion bon marché sous une cou­ver­ture de Léo Fontan. Jamais décrit pré­cisé­ment par son auteur, il a trou­vé sa sil­hou­ette : Haut de forme & cape noire & mon­o­cle & canne à pommeau.

 

Cou­ver­ture de Léo Fontan

 

À l’été de la même année, la Pre­mière Guerre Indus­trielle Mon­di­ale est déclarée ; Mau­rice Leblanc, 50 ans, est trop âgé pour y participer.

1915, Le Jour­nal donne en feuil­leton un roman de Mau­rice Leblanc inti­t­ulé L’Éclat d’obus[16] inspiré par les hor­reurs du front.

1916, les édi­tions Hachette rachè­tent les pub­li­ca­tions de Lafitte.

 

Mau­rice Leblanc en 1916, D.R.

 

 

En 1919, à Étre­tat, Mau­rice Leblanc achète la vil­la « Le Sphinx » qu’il louait à l’éditeur Eugène Fasquelle depuis qua­tre ans et la rebap­tise « Le Clos Lupin ».

Il pub­lie L’île aux trente cer­cueils[17] — « un roman d’horreur druidique », selon Benoît Duteurtre[18], qui n’aurait pas déplu à Vil­liers de l’Isle-Adam.

 

 

Georgette Leblanc

 

En 1919, Geor­gette et Maeter­linck se sépar­ent. Le Prix Nobel cède son bail sur l’abbaye de Saint-Wan­drille au con­struc­teur d’avions Jean Lath­am (lequel y séjourn­era jusqu’au retour des moines béné­dictins en 1931).

À l’automne 1920, Geor­gette embar­que sur L’Olympic pour les États-Unis avec sa secré­taire Monique Ser­rure (1878 – 1968).

J’allais quit­ter la France, quand elle m’écrivit de Bel­gique ces sim­ples mots : « Je suis bien peu de choses … mais l’idée que tu pars seule et si loin me tor­ture. Je n’ai plus per­son­ne au monde. Accepte ma vie, je te la donne. » […] À Paris, quand elle paru chez moi, avec son regard tran­quille, il me sem­bla que toute la paix des béguinages fla­mands allait m’accompagner sur le nou­veau con­ti­nent ».[19]

 

Geor­gette Leblanc vers 1920, D.R.

 

 

En 1923, Geor­gette revient en France avec Mar­garet Car­o­line Ander­son (1886, Indi­anapo­lis – 1973, Le Can­net), éditrice fémin­iste & lib­er­taire qu’elle a ren­con­trée à New York.

En 1914, Mar­garet Ander­son avait fondé The Lit­tle Review, écrit Geor­gette, l’organe le plus avancé par­mi les revues améri­caines — lit­téra­ture, musique, cri­tique, théâtre, ciné­ma, pein­ture, sculp­ture, archi­tec­ture et machine. Sa revue por­tait comme « slo­gan » : « Un mag­a­zine ne faisant aucune con­ces­sion au goût du pub­lic ». […] elle présen­tait Rim­baud, Apol­li­naire, Max Jacob, Cocteau, Paul Élu­ard, Reverdy, Louis Aragon, André Bre­ton, Del­teil, Radiguet, Jules Romains et Gide, Tzara et Philippe Soupault … Stravin­sky, les Six, Satie, Schoen­berg, Bar­tok … Picas­so, Modigliani, Derain, Matisse, Braque, Léger, Juan Gris, Picabia, Marc Cha­gall … Bran­cusi, Zad­kine, Lip­chitz et l’étonnant Gaudi­er Brzes­ka, le jeune sculp­teur polon­ais tué pen­dant la guerre en com­bat­tant dans l’armée française. Dans la lit­téra­ture anglaise The Lit­tle Review pub­li­ait Ernest Hem­ing­way, Aldous Hux­ley, T.S. Eliot, Ezra Pound, Gertrude Stein, et elle fut la pre­mière à imprimer en « ser­i­al » le chef‑d’œuvre qui a boulever­sé la lit­téra­ture con­tem­po­raine anglaise — Ulysse de James Joyce. Dans la puri­taine Amérique, cette pub­li­ca­tion fit scan­dale. Mar­garet Ander­son et sa col­lab­o­ra­trice Jane Heap furent accusées de pub­li­er une lit­téra­ture obscène. Il y eut un procès qu’elles perdirent bril­lam­ment. […] À Paris, en mai 1929, Mar­garet et Jane firent paraître le dernier numéro de la Lit­tle Review avec l’annonce suiv­ante que je traduis textuelle­ment : « Nous avons présen­té vingt-trois mou­ve­ments d’art mod­erne, représen­tant dix-neuf pays. Pen­dant plus d’une décade nous avons décou­vert, glo­ri­fié et tué. Nous avons batail­lé, souf­fert de la faim et risqué la prison. […] Notre mis­sion est finie. L’art con­tem­po­rain est « arrivé » et pen­dant cent années, peut-être, il n’existera plus que — répéti­tion. »[20]

 

Geor­gette à Tan­car­ville, vers 1930, D.R.

 

Geor­gette & Mar­garet & Monique emmé­na­gent au phare de Tancarville.

Bien­tôt entre nous trois l’unité allait s’établir pour nous don­ner une exis­tence adorable et spa­cieuse.[21]

Les trois femmes vivront ensem­ble jusqu’à la mort de Geor­gette (en 1941).

 

 

Le 3 décem­bre 1924, sor­tie au Madeleine Ciné­ma Gau­mont de L’Inhumaine — drame muet de Mar­cel L’Herbier (scé­nario de Pierre Mac Orlan, décors de Fer­nand Léger & Robert Mal­let-Stevens, cos­tumes de Paul Poiret, musique de Dar­ius Mil­haud) avec Geor­gette Leblanc, quar­ante-cinq ans, dans le rôle d’une femme fatale.

Son frère Mau­rice pub­lie La Comtesse de Cagliostro.

Ils sont au som­met de leur art.

 

La Comtesse de Cagliostro alias Joséphine Balsamo

 

Mon Lupin préféré, celui où tout est dit (nous n’en saurons pas plus) …

— J’étais là, dit-il, avec une ardeur pleine d’enjouement. J’étais là, et je sais qui vous êtes ! Fille de Cagliostro, je vous con­nais. Bas les masques ! Napoléon 1er vous tutoy­ait … Vous avez trahi Napoléon III, servi Bis­mar­ck, et sui­cidé le brave général Boulanger ! Vous prenez des bains dans la fontaine de Jou­vence. Vous avez cent ans … et je vous aime.

[…]

— Et toi, mon petit ? Qu’est-ce que tu es ? Car enfin, il faudrait bien étaler ton jeu aus­si. Qui es-tu ?

— Je m’appelle Raoul d’Andrésy.

— Des blagues ! Tu t’appelles Arsène Lupin. Ton père, Théophraste Lupin, qui cumu­lait le méti­er de pro­fesseur de boxe et de savate avec la pro­fes­sion plus lucra­tive d’escroc, fut con­damné et empris­on­né aux États-Unis où il mou­rut. Ta mère reprit son nom de jeune fille et vécut en par­ente pau­vre chez un cousin éloigné, le duc de Dreux-Soubise. Un jour, la duchesse con­sta­ta la dis­pari­tion d’un joy­au de la plus grande valeur his­torique, qui n’était autre que le fameux col­lier de la reine Marie-Antoinette. Mal­gré toutes les recherch­es on ne sut jamais qui était l’auteur de ce vol, exé­cuté avec une hardiesse et une habileté dia­boliques. Moi, je le sais. C’était toi. Tu avais six ans.[22]

 

Expo uni­verselle de 1925, entrée place de la Con­corde (archi­tectes Patout & Dejean)

 

En 1928, Mau­rice Leblanc pub­lie L’Agence Bar­nett et Cie, en vol­ume, chez Hachette, tan­dis que La Demeure mys­térieuse paraît en feuil­leton dans Le Jour­nal.

Sir Arthur Conan Doyle meurt en 1930. Mau­rice Leblanc écrit (pro domo) : Celui qui vient de mourir n’est pas près de mourir dans la mémoire des hommes. Créer un type, ne fut-ce qu’un seul, ne pensez-vous pas que ce soit la mar­que de quelque souf­fle intérieur ?

 

Expo uni­verselle de 1931, Cité des Infor­ma­tions (archi­tectes Bour­gon & Chevalier)

 

En 1931, Geor­gette Leblanc fait paraître ses Sou­venirs aux édi­tions Bernard Grasset.

1932, sor­tie en France du film améri­cain Arsène Lupin avec les frères Barrymore.

 

 

Son nom d’Arsène Lupin 

 

1935, Mau­rice Leblanc est en train d’écrire le Dernier Amour d’Arsène Lupin[23] quand il est vic­time d’une attaque cérébrale.

« C’est à cause de Lupin », dit-il en revenant de loin : Je suis son témoin, je suis son pris­on­nier.

Depuis le début, Mau­rice est jaloux de Lupin (lequel a beau­coup plus de suc­cès que lui). Ce n’est pas faute d’avoir essayé de le faire dis­paraître … à chaque fois, l’Arsène revient.

C’est dur, il me suit partout, je ne peux plus m’en débar­rass­er. Il s’assied à mon bureau en même temps que moi. Je suis devenu son ombre, je lui obéis. 

Au Clos Lupin, Mau­rice cache des armes sous son lit et fait clouter la petite porte à droite par laque­lle Arsène est sup­posé venir le visiter …

Mau­rice est passé de l’autre côté.

Ce qui suit con­tin­ue sans lui.

 

Mau­rice Leblanc en 1936, D.R.

 

1937, sor­tie du film Arsène Lupin détec­tive (d’après L’Agence Bar­nett) avec Jules Berry dans le rôle de Lupin.

 

 

1938, sor­tie en France du film améri­cain Le Retour d’Arsène Lupin (tou­jours avec les frères Barrymore).

 

 

.….….….….….….….….

 

 

Geor­gette Leblanc meurt le 28 octo­bre 1941, au Can­net, où elle est enter­rée ; son frère Mau­rice la suit une semaine plus tard, le 5 novem­bre, à Per­pig­nan. Il repose au cimetière du Mont­par­nasse, à Paris, tout près de Guy de Maupassant.

 

Postérité

 

Si la plu­part des « romans psy­chologiques » de Mau­rice Leblanc sont ignorés des édi­teurs, les aven­tures d’Arsène Lupin sont disponibles en ver­sion poche, col­lec­tor, cof­fret, qua­si dans le monde entier.[24]

 

 

J’ai décou­vert Mau­rice Leblanc dit Arsène Lupin dans la Bib­lio­thèque Verte[25] en même temps que Jack Lon­don, Fen­i­more Coop­er, Wal­ter Scott, R.L. Steven­son et … Edgar Alan Poe — traduit par Charles Baudelaire.

Bien plus qu’au ciné­ma[26] , je l’ai aimé à la télévision :

Dans la série de Jacques Nahum (1971–1974) avec Georges Descrières (et, surtout, Jacques Dutronc …)

 

Dans celle d’Alexandre Astruc & Roland Lau­den­bach (1980) avec Jean-Claude Brialy :

 

Moins dans celle de Jacques Nahum, avec François Dunoy­er : Le retour d’Arsène Lupin (1989–1990) suivi des Nou­veaux exploits d’Arsène Lupin (1995–1996)

https://youtu.be/83In2tVNcxI

 

Et puis longtemps, bien longtemps après  il y a eu Lupin — la série pro­duite par Net­flix (2021) avec Omar Sy (non pas dans le rôle d’Arsène, mais dans celui d’un lecteur des aven­tures du gen­tle­man cambrioleur).

Par acquit de con­science, j’ai regardé le pre­mier épisode.

Je n’aime pas dire du mal et ne ferai aucun com­men­taire, sinon que depuis la dif­fu­sion de la pre­mière sai­son, Arsène Lupin est devenu l’égal des super héros ©Mar­vel et Le clos Lupin, à Étre­tat[27] – « mon meilleur Lupin », dis­ait Mau­rice Leblanc — est assiégé par des hordes d’admirateurs qui font de la sta­tion bal­néaire nor­mande un des lieux touris­tiques les plus vis­ités de France !

Cha­peau l’artiste !

Arsène Lupin piv­ote sur ses talons, tournoiement qu’il fait suiv­re d’une esquisse de can­can et de gigue.

 

il eut une ver­tu qui n’est pas à dédaign­er et dont on doit lui tenir compte, en ces temps moroses : 

il eut le sourire.[28]

 

©Féli­cie Dubois, décem­bre 2022


[1] Guy de Mau­pas­sant (1850, Château de Miromes­nil, près de Dieppe ; 1893, Paris). Romanci­er (Une Vie, 1883 ; Bel-Ami, 1885 ; Pierre et Jean, 1888 …) & con­teur (Boule-de-Suif, 1880 ; Les Con­tes de la bécasse, 1883 ; La Petite Roque, 1886 ; Le Hor­la, 1887 …) Dis­ci­ple de Gus­tave Flaubert (1821, Rouen — 1880, Crois­set) grantécrivain français : La Ten­ta­tion de saint Antoine (1849–1856-1874) ; Madame Bovary (1856–1857) ; Salamm­bô (1862) ; L’Éducation sen­ti­men­tale (1869) ; Trois Con­tes (1877) ; Bou­vard et Pécuchet (posth. 1881). Flaubert est égale­ment l’auteur d’une inou­bli­able cor­re­spon­dance dont celle avec George Sand (Flam­mar­i­on, 1981) que j’ai tou­jours à portée de main.

[2] Dix­it Jacques Der­ouard (régent du Col­lège de Pat­a­physique) LE biographe de Mau­rice Leblanc. CF Mau­rice Leblanc, Arsène Lupin mal­gré lui (Séguier, 1989 ; réédi­tion 2001) ; Dic­tio­n­naire Arsène Lupin (Encrage, 2001) ; Le monde d’Arsène Lupin (Encrage, 2003) ; Mau­rice Leblanc. 1864–1941 (Omnibus, 2004) ; Dans les pas de Mau­rice Leblanc. Prom­e­nades lit­téraires avec Arsène Lupin (OREP, 2010).

[3] CF http://www.laguillette.com/

[4] Mau­rice Leblanc, Une femme (Ollen­dorff, 1893).

[5] Mau­rice Maeter­linck (1862, Gand – 1949, Nice) ; écrivain belge fran­coph­o­ne, dis­ci­ple de Vil­liers de l’Isle-Adam, jeune pro­tégé d’Octave Mir­beau, ami de Stéphane Mal­lar­mé, et … prix Nobel de Lit­téra­ture en 1911. Per­son­ne n’est parfait.

[6] CF https://fr.wikisource.org/wiki/Ceux_qui_souffrent

[7] CF https://www.sgdl.org/sgdl-accueil/la-sgdl/la-sgdl-et-son-histoire/la-sgdl-depuis-1838

[8] … après celles de 1855, 1867, 1878, 1889 ; avant celles de 1925, 1931, 1937.

[9] Pas­cal Ory, Les Expo­si­tions Uni­verselles de Paris (Ram­say, 1982).

[10] Gabrielle Cadier-Rey, Les Français de 1900 (Cir­con­flexe, 1999).

[11] Sir Arthur Conan Doyle (1859, Édim­bourg – 1930, Crow­bor­ough) créa­teur du détec­tive Sher­lock Holmes et du doc­teur Wat­son, son col­lab­o­ra­teur & biographe.

[12] Mau­rice Leblanc, L’arrestation d’Arsène Lupin ; in : Arsène Lupin, gen­tle­man-cam­bri­oleur (Lafitte, 1907).

[13] Mau­rice Leblanc, L’arrestation d’Arsène Lupin ; in : Arsène Lupin, gen­tle­man-cam­bri­oleur (Lafitte, 1907).

[14] Mau­rice Leblanc, L’aiguille creuse (Lafitte, 1909).

[15] Didi­er Blonde est l’auteur, notam­ment, de Voleurs de vis­ages. Sur quelques cas trou­blants de change­ments d’identité : Rocam­bole, Arsène Lupin, Fan­tô­mas et Cie (Métail­ié, 1992).

[16] Mau­rice Leblanc, L’éclat d’obus (Lafitte, 1916).

[17] Mau­rice Leblanc, L’île aux trente cer­cueils (Lafitte, 1919).

[18] Benoît Duteurtre, Dic­tio­n­naire amoureux de la Belle Époque et des Années Folles (Plon, 2022).

[19] Geor­gette Leblanc, La Machine à courage (J.B. Janin, Paris, 1947).

[20] Geor­gette Leblanc, La Machine à courage (J.B. Janin, Paris, 1947).

[21] Geor­gette Leblanc, La Machine à courage (J.B. Janin, Paris, 1947).

[22] Mau­rice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro (LGF, 1964).

[23] Mau­rice Leblanc, Le Dernier Amour d’Arsène Lupin, édi­tion posthume (Bal­land, 2012).

[24] Pour une bib­li­ogra­phie exhaus­tive CF http://arsenelupingc.free.fr/bibliographie.php

[25] Après la Bib­lio­thèque Rose, créée en 1856 par les édi­tions Hachette pour les enfants de 6 à 12 ans, la Bib­lio­thèque Verte, lancée en 1923, s’adresse à ceux que l’on n’a pas encore iden­ti­fié comme « ado­les­cents » — les 13/19 ans.

[26] Au ciné­ma : Les Aven­tures d’Arsène Lupin (1957) + Signé Arsène Lupin (1959) de Jacques Beck­er, avec Robert Lam­oureux ; Arsène Lupin (2004) de Jean-Paul Salomé, avec Romain Duris.

[27] CF https://www.normandie-tourisme.fr/sites-lieux-de-visites/le-clos-lupin-maison-maurice-leblanc/

[28] Arsène Lupin alias Mau­rice Leblanc / ou l’inverse.

 

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